Face à l’ampleur des défis rencontrés par le secteur agricole et le caractère toujours plus pressant des enjeux climatiques et environnementaux, un renouvellement des pratiques de production et de consommation semble nécessaire. C’est là l’ambition du développement d’initiatives agroécologiques : construire un modèle de production respectueux de l’environnement et des écosystèmes, tout en étant en mesure de rémunérer décemment les agriculteurs.
L’agro-écologie, une réponse aux impasses du secteur agricole actuel
Selon le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, “l’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes”. L’association Fermes d’Avenir, dont fait partie Sophie Danlos, définit l’agroécologie comme des pratiques “qui permettent de nourrir la population avec des aliments sains et qualitatifs, en préservant le capital naturel planétaire et en garantissant une activité viable, vivable et résiliente pour les agriculteurs”.
L’association utilise un diagramme appelé la “Fleur de l’Agroécologie” (voir ci-après) pour représenter les différents enjeux derrière la notion d’agroécologie, et permettre aux fermes de se positionner par rapport à ces enjeux : l’idéal étant de remplir au maximum chaque “pétale” de la fleur. Les principales dimensions de l’agroécologie sont de pouvoir concilier rentabilité économique, impact social au niveau du terroir et pérennité environnementale.
L’objectif de Fermes d’Avenir est de favoriser le développement de fermes agroécologiques partout en France. Pour cela elle accompagne les porteurs de projet. Elle les aide sur le plan technique à l’aide de formations et de conseils sur le design technico-écologique et le modèle économique de la ferme. L’association apporte également son soutien sur le plan financier grâce à la plateforme de financement participatif BlueBis, l’organisation de concours et le recours à des fonds d’investissement à impact.
Un réseau de fermes aux pratiques variées
Fermes d’Avenir a ainsi créé un réseau de fermes respectant les principes de l’agroécologie, avec des positionnements parfois différents sur cette Fleur de l’Agroécologie. Par exemple, la ferme du Bec-Hellouin pratique la permaculture, dans le but de préserver le vivant et maintenir l’écosystème dans son état initial, tandis que la ferme de Jean-Martin Fortier a choisi de se positionner sur une agriculture de type bio-intensif privilégiant des cultures à forte valeur ajoutée comme les jeunes pousses, et ciblant plutôt les restaurateurs. La ferme de l’Envol, quant à elle, est l’un des plus gros projets développés par Fermes d’Avenir et a pour but de démontrer la viabilité et la rentabilité économique des fermes agroécologiques.
La ferme de l’Envol est un projet de reconversion d’une ancienne base aérienne de 300 hectares située dans l’Essonne. La ferme s’étendra sur 75 hectares, sur un modèle inspiré de la permaculture, comprenant des activités de maraîchage, d’arboriculture, d’élevage et un atelier céréalier boulangerie. L’idée est de construire un “prototype innovant” de ferme agroécologique, qui soit aussi un espace de formation et d’échange pour les associations locales. Le projet comprend par exemple une réflexion autour de l’économie de l’eau, des bâtiments éco-construits grâce à des matériaux locaux et bio-sourcés, ainsi qu’une structure juridique (SCIC et SCOP) permettant de garantir un salaire juste aux agriculteurs (2500€ net).
Sources :
- Site des Fermes d’avenir : https://fermesdavenir.org/ consulté le 12/11/2020