Beaucoup d’activités humaines ont un impact sur le climat, et celui-ci est particulièrement marqué dans le cas de l’agriculture, et ce à de nombreux degrés.
Tout d’abord, l’agriculture est la cause principale de la déforestation : on l’estime à l’origine de 80% de celle-ci à l’échelle planétaire. Ce phénomène, qui consiste à couper ou brûler des arbres au-delà de la capacité de renouvellement de la forêt, émet énormément de CO2, qui était jusqu’alors stocké dans ces arbres.
Ensuite, l’agriculture, et en particulier l’agriculture intensive, utilise des techniques qui peuvent avoir de graves conséquences sur le climat et surtout sur l’environnement, en particulier en utilisant des produits chimiques.
D’une part, l’utilisation de pesticides a un impact sur les rendements agricoles, qui sont augmentés à court terme mais grandement diminués à long terme, et sur la biodiversité terrestre et marine.
D’autre part, l’utilisation d’engrais chimiques, à base d’azote (nitrates), de phosphate ou de potassium, est à l’origine de nombreux problèmes, parmi lesquels la baisse de la qualité des sols (avec en particulier une dépendance à ces engrais, sous peine de voir les rendements chuter), la pollution des nappes phréatiques, l’eutrophisation des eaux douces et marines (voire fiche Océans), et d’une pollution importante par l’industrie de production de ces engrais.
On peut noter que le lien entre l’agriculture intensive et l’industrie est très fort, à la fois en amont (production d’engrais chimiques, de pesticides, machinisme agricole) et en aval (transformation des produits par l’industrie agro-alimentaire) de la production agricole. L’agriculture intensive est aussi souvent à l’origine d’émissions dues au transport des produits fabriqués pour et par celle-ci sur de longues distances.
De plus, l’agriculture est à l’origine directe d’émissions de CO2 (par exemple avec l’utilisation des machines agricoles) mais aussi d’émissions d’autres gaz à effet de serre, tels que le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). Celles-ci peuvent être liées à la culture, en particulier celle des rizières. Mais elles sont en grande partie dues à l’élevage, qui est à l’origine de 37% des émissions de méthane liées aux activités humaines, et de 65% des émissions de protoxyde d’azote. Au total, on estime que l’élevage est à l’origine de 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, bien que ce chiffre soit difficile à estimer car certains gaz ont un impact plus important à court terme, et d’autres plutôt à long terme.
Enfin, les pratiques agricoles actuelles causent de nombreux changements plus difficiles à classer, liés au changement climatique ou aggravant ses conséquences. On peut citer notamment la disparition des vers de terre dans les sols, ainsi que celles de nombreux champignons, ce qui appauvrit les sols et les rend dépendant à l’intervention humaine pour qu’ils restent fertiles.
De manière générale, l’agriculture est à l’origine d’une partie très importante des émissions de gaz à effet de serre actuelles, notamment car elle recherche avant tout la productivité et non la protection des sols et de la biodiversité. Et cela alors même que la croissance démographique actuelle va augmenter les besoins planétaires en nourriture, ce qui pourrait aggraver les conséquences du secteur agricole sur le réchauffement climatique et sur la biodiversité si nous ne changeons pas nos modes de production et de consommation de la nourriture.